Les noms de Sévignacq et de Meyracq viendraient pour Sévignacq de Sabinus-acum (domaine de Sabinus) et pour Meyracq de Macer-acum (domaine de Macer) hypothétiques propriétaires gallo-romains.
Ces deux noms pourraient aussi être formés, pour Sévignacq du radical "sebis" (ronceraie en vieux béarnais) suivi du suffixe à sens hydronimique "ac" et pour Meyracq du radical "mérac" (boueux, humide).
Leur orthographe a été plusieurs fois modifiée : Sevignag en 1720, Savinhacum en 1286, Sebinhac en 1385, Sevinach en 1614, Sevignacq en 1674, Sevignac sur la carte de Cassini fin XVIIIe siècle.
Suite aux confusions avec Sévignacq à côté de Thèze, à la demande du conseil municipal et de son maire M.Esponnère, la commune prend le nom de Sévignacq-Meyracq par décret impérial du 13 décembre 1866.
Sévignacq-meyracq a toujours constitué une seule communauté qu'on appelait Sévignacq et Meyracq : en 1414, un écrit précise "Meirac es tot un dab Sevinhac".
Le village érigé sur un castéra est probablement d'origine gallo-romaine.
Sévignacq et Meyracq, abbayes laïques et paroisses distinctes jusqu'au Concordat de 1801, étaient administrées ensemble par des jurats communs aux deux communautés.
Les fonctions d'abbé laïque et de seigneur étaient distinctes.
►En Béarn et en Bigorre, un personnage très particulier était l'abbé laïque ou abbat. Il a droit de proposer un curé à l'Evêque, a des droits honorifiques, entretient l'église, perçoit la dîme et en reverse une partie à l'Evêque et au curé. Sa maison est dite abbaye laïque (abadie). Il possédait comme les autres habitants un casal (exploitation agricole comportant maison, jardin, verger, prés) généralement proche de l'église, voire contigü comme à Sévignacq. Après le Moyen Âge, Jeanne d'Albret fait entrer ces abbés laïques dans le corps de la noblesse ; la charge peut être vendue.
►En Ossau, à l'exception du seigneur de Doumy, il n'existait pas de noblesse de haut rang mais une petite aristocratie. En Béarn, le titre de noblesse ne se transmet pas par la naissance mais par la possession d'une terre donnant titre de noblesse qu'on appelle domengeadure, la maison étant dite domecq. Elle donne un droit d'entrée aux Etats du Béarn.
Les seigneuries des deux bourgs de Sévignacq et de Meyracq changèrent souvent de propriétaires au cours des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles :
►Pour Sévignacq :
- Au XIIIe siècle, le seigneur de Doumy, possesseur de droits seigneuriaux à Arudy, Izeste et Sévignacq, accorde en 1535 franchise aux habitants de Sévignacq. Il est à noter que depuis Gaston Fébus, ces seigneurs qu'il plaçait sur les terres de son vicomté, avaient davantage de pouvoir.
- En 1595, le seigneur de Doumy vend ses droits sur Sévignacq et Arudy au seigneur de la Salle, gouverneur de Navarrenx.
- En octobre 1653, Casaux, seigneur de Sévignacq visite les personnes touchées par la peste. En 1560, Arnaud de Cazaux, seigneur de Sévignacq et médecin reçoit 63 journaux (1/3 ha = superficie que pouvait travailler un homme en une journée) de terre à défricher de la part de Jeanne d'Albret pour le remercier de l'avoir soignée ainsi que son fils Henri, futur Henrie IV.
- En 1561, Antoine de Camamère vend la seigneurie de Sévignacq à Noble Pierre de Claverie.
- En 1698, Jean Cosme de Claverie, conseiller et doyen au Parlement de Navarre est enterré dans l'église St Martin à Pau. Son épitaphe le qualifie de "Seigneur d'Arudy, Sévignac, Assouste et autres places".
- En 1703, son fils Auguste Germain de Claverie, seigneur de Sévignac achète la seigneurie de Bilhères mise en vente par le Roi, qu'il devra revendre à la communauté bilhéroise le 30 août 1708.
- En 1739, décés de Pierre Claverie et inhumation dans l'église. Sans enfants, ses neveux deviennent ses héritiers. Sa soeur s'était mariée avec un M. de Nogué.
- En 1765, Jean-Pierre de Nogué, abbé laîque de Sévignac, écuyer et secrétaire du Roi, fait don de son château à son fils François de Nogué, écuyer et 1er échevin (maire) de Bayonne admis aux Etats de Béarn le 24 avril 1765.
- En 1788, François de Nogué signe une remontrance au Roi ce qui n'empêcha pas qu'après la Révolution, la maison de M.Nogué soit mise sous séquestre par la Nation en 1792. Cependant, la mère de François de Nogué, Mme Marie-Josèphe de Nogué née Peyroulon y décède le 20 octobre 1818.
► Pour Meyracq
- En 1375 : Bernat d'Abadie de Meyrac
- En 1540 : Madeleine de Sainte Colome, dame de Meyrac
- En 1547 : Noble Antoine, seigneur de Sainte Colome et de Meyrac
- En 1600 : Joseph de Montesquiou, seigneur de Sainte Colome vend à Antoine de Monaix l'abbaye laîque de Meyrac (admis aux Etats du Béarn).
- En 1610, Nicolas de Monaix, héritier est le premier à être qualifié d'"Abbat et domenger" de Meyrac et Sevignac. Il épouse Gabrièle d'Espalungue de Louvie.
- En 1671, Pascal de Cassou, gendre de Nicolas est admis aux Etats de Béarn. Il est marié à Jeanne de Monaix, demoiselle de Meyrac. Il était pasteur protestant d'Arudy depuis 1664 et rédige un document dénombrant la seigneurie et l'abbaye de Meyrac le 25.9.1674.
- En 1695, Samson de Cassou de Pontacq est reçu aux Etats de Béarn en qualité d'abbé laîque de Meyrac.
Après la Révolution, les propriétés seigneuriales sont saisies et vendues.
► Le château de Sévignacq porté sur les anciennes matrices cadastrales "abadie" est successivement propriété en :
- 1848 de Arnaud Lavignolle, négociant à Paris. En 1880, il est occupé par Palmer Whalley, rentier et esquire, seigneur d'Ecton en Angleterre qui venait lors de cures dans les stations des Pyrénées. En 1890 et 1891, la reine Nathalie de Serbie et sa soeur la princesse Ghika y séjournent deux fois. Les familles Filleul de Brohy et de Briey les accompagnent.
- 1819 de M.Jugand dit Léo Texil
- 1892 de Henri Megret de Serilly baron d'Etigny et de Teil, comte de Chapeleine demeurant au château Colombie de Baliros
►La doumagadure de Meyracq ainsi désignée sur les anciennes matrices cadastrales devient propriété en :
- 1845 de Henri Lavignolle, procureur du Roy à Oloron demeurant à Bescat
- 1920 (2 mai) Mme Vve Herman Lavignolle Edmée Caroline Marie demeurant à Paris vend à M.et Mme Lembeye, meuniers chez Lardit.
Les maires de Sévignacq-Meyracq
1792 ... Jean Loustalot
... 1808 Ménudé-Liaas
1808 1816 Pierre Esponnère
1816 1818 Simon Hourcq
1818 1821 Ménudé-Liaas
1821 1828 Bernad Lanouté
1828 1832 Pierre Casamajou
1832 1843 J.Pierre Ladoumègue
1843 1852 Pierre Bellion
1852 1876 Germain Esponnère
1876 1900 Fernand Druon
1900 1919 Jean Sérigos
1919 1935 Jean Léon Pédelie
1935 1935 Jean Palisses
1935 1947 Jean Estarziau
1947 1968 Charles Soust
1968 2001 Auguste Cazalet
2001 2008 André Paquot
2008 2014 Michel Pasquine
2014 Monique Moulat
♦Auguste Cazalet, né à Sévignacq-Meyracq, a été député suppléant du Docteur Plantier de 1973 à 1978, député de 1978 à 1981, sénateur de 1983 à 2011.
♦ Fernand Druon fut conseiller général d'Arudy de 1867 à 1871 (2e Empire) et de 1883 à 1901 (IIIe République). Il fut mobilisé en tant que garde mobile en 1870-1871 pendant les campagnes napoléoniennes.
♦ Jean Mirante, né en 1868, quartier Meyracq . Il était un des arabisants les plus érudits de France (selon le journal l’Indépendant en Algérie). D’abord instituteur en Tunisie, il est interprète militaire en 1895 et pendant la guerre 1914/1918, dirige le journal officiel arabe de l’Algérie et édite des brochures en langue arabe sur l’industrie de la céramique en pays berbères entre autres.
Il devint Directeur des Affaires indigènes au Gouvernement Général.
A sa retraite, il revint à Arudy dont il fut maire de 1947 à 1951, date de son décès.
♦ Léon Gimpel né à Strasbourg le 13 mai 1873, décédé à Sévignacq Meyracq le 7 octobre 1948 fils d’Abraham Gimpel et de Judith Kossemann, marié le 1er avril 1939 à la mairie de 14e à Paris à Marguerite Marie Bouillon.
Photoreporter et photographe autochromiste, il découvre ce procédé dès sa mise au point et en est plus qu’un simple praticien. Collaborateur de l’Illustration de 1897 à 1932, il organise dans les locaux du journal en juin 1907, une projection du nouveau procédé couleur de la maison Lumière. Aidé par Fernand Monpillard, ses premiers travaux sur l’amélioration de la sensibilité des plaques lui permettent de réaliser « l’ultra-sensibilisation » des autochromes et d’obtenir des instantanés couleur. Il réalise ainsi des vues de nuit, la Tour Eiffel, des façades des cinémas parisiens illuminés au gaz néon. Spécialiste de la vue en plongée, il s’adonne également au photomontage et à la surimpression. Vulgarisateur scientifique, aéronaute, auteur de vues aériennes et astronomiques (dont l’éclipse de la lune du 3 mai 1920 sur autochrome).
Il fut admis à la Sté française de photographie sous le parrainage des Frères Lumière.
Dans un manuscrit de 394 pages, il relate quarante ans de reportages pour L’Illustration et ses activités entre 1897 et 1932. Pour chaque année, l’auteur raconte les principales expériences de son activité photographique, comme sa première collaboration avec L’Illustration en 1904 ou l’organisation de la diffusion publique de la plaque autochrome en 1907.
Le fonds Gimpel de la Sté française de photographie compte environ 2 000 plaques noir et blanc, 1 000 autochromes et 1 000 stéréogrammes.
♦ Emile Touchet fut secrétaire de la Société astronomique de France. Dans "Nature" du 14 juin 1913, revue des sciences et de leur application à l'art et à l'industrie, il publia un article sur les "traînées météoritiques photographiées en plein jour".