►L’église paroissiale Saint-Pierre de Sévignacq-Meyracq, reconstruite au début du XVIIe siècle, s’inscrit dans l’ancienne abbaye laïque du village, d’où sa position enchevêtrée avec le château d’Étigny.
Depuis le 16 octobre 1997, l’église Saint-Pierre de Sévignacq-Meyracq est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques
Le clocher porche est une tour carrée à trois étages coiffé d’un dôme à l’impériale. Ce porche séparé des lieux consacrés mais néanmoins contigu à l’église était utilisé pour passer, « sous le clocher », serments, accords et contrats oraux solennels. C’était également là où le prêtre venait accueillir les nouveaux nés ou autres catéchumènes, les repentis, les femmes en retour de couches, (purification) etc.., pour leur entrée ou retour dans le sein de l’Eglise. Le clocher présente des archères.
La nef s’ouvre sur chacun des bas-côtés par deux arcs plein cintre prenant appui sur un pilier central. Le tout est en pierre de taille et maçonnerie sans style particulier, de facture courante. Le dallage est fait de grandes dalles de grès d’Asson (labasses) qui recouvrent les sépultures des personnes enterrées dans l’église. Une de ces dalles porte, gravée, la mention "Tombe de Bibé1710”
Le maître-autel est dédié à St Pierre patron du village.
La sacristie, petit bijou, est un quadrilatère de 12 m2 avec sa porte et sa croisée d’ogives du style gothique semblable et de même époque que Ste Colome ou Arudy. Cette partie apparaît comme la partie la plus ancienne de l’église actuelle et nous projette au XVIe siècle. La sacristie conserve toujours un beau meuble de sacristie pour ranger objets du culte, linge et vêtements liturgiques. Le fronton est délicatement sculpté des armes de saint Pierre, les deux clés et les liens rappelant sa captivité.
Dans le bas-côté sud, dédié à la Vierge, l'autel et le retable sont en bois peint et doré, avec chutes de feuilles et fruits. Le rétable contient une niche qui abrite une élégante statue de la Vierge en bois doré du XVIII° siècle. Elle tient un enfant Jésus plein de vie. L'artiste a su rendre l'élégance des vêtements plissés et des mouvements de ce groupe. Le devant d'autel est en bois peint avec un personnage en médaillon inscrit dans de très délicats rinceaux. On reconnaît la représentation d'une sainte, tenant la palme du martyre dans la main droite. L'autre main tient un objet qui est endommagé et illisible, de plus la coiffure du personnage est détériorée. Il pourrait s'agir de sainte Barbe ou de sainte Lucie qui correspondrait à un ancien culte célébré dans cette chapelle.
Après la tourmente révolutionnaire, le Concordat remplaça les deux paroisses de Sévignacq et de Meyracq du diocèse de Lescar par la paroisse de Sévignacq Meyracq du diocèse de Bayonne. La cure de Meyracq supprimée, l’unique desservant officia dans les deux églises jusqu’en 1960. Pour en savoir plus, allez sur le site de la paroisse St Michel d'Ossau en cliquant ICI.
►Chapelle Saint-Saturnin de Meyracq (propiété privée)
C'est une chapelle un peu isolée sur le territoire, en descendant vers la plaine d'Arudy, dans le hameau de Meyracq. Elle se dresse dans un cadre très bucolique, trapue et construite avec un bel appareillage de pierre.
Meyracq est cité au XII° siècle dans le For de Morlaàs grâce à la présence de Doat de Meyrac. Elle figure aussi sur la carte de Cassini de la fin du XVIII° siècle.
Elle permettait aux habitants du hameau de pratiquer leur culte sans avoir à se déplacer vers Sévignacq. Elle avait due être fondée au Moyen-âge par le seigneur et abbé du lieu.
Elle est dédiée à saint Saturnin comme le confirme la plaque gravée, toujours conservée sur un des piliers de l‘entrée. Cette dédicace atteste l'influence de la voie de pèlerinage qui remontait la vallée d'Ossau. En effet nous trouvons en Ossau trois paroisses, Buzy, Meyracq et Espalungue, sous la protection du grand saint Saturnin, évêque et martyr de Toulouse. De nombreux pèlerins passaient par Toulouse pour prier sur son tombeau avant de continuer vers Compostelle. Les chanoines de Saint-Augustin, installés dans cette ville avaient propagé son culte d'autant que c'est à eux que le Vicomte Gaston IV s'adressa pour assurer l'entretien des fondations de Mifaget et Gabas.
D'architecture très simple, elle est composée d'une nef, rectangulaire, flanquée d'une chapelle au nord et d'une sacristie au sud. Elle a été déclassée et vendue . Elle avait eu longtemps le même desservant que Saint-Pierre de Sévignacq.
Elle conserve son clocher avec porche carré et tour à deux étages. Elle est demeurée entourée de l'ancien cimetière clos d'un mur d'enceinte. Pour y pénétrer il reste encore un grand portail et une petite ouverture sur la gauche par laquelle on accède grâce à deux hautes marches ; ce passage étroit permettait aux habitants d'y pénétrer sans avoir à ouvrir le grand portail, mais empêchait l'accès du bétail. En effet les évêques ont toujours recommandé de barrer les accès des cimetières aux bêtes qui pouvaient être tentées d'y pacager et d'abimer les tombes.
La paroisse de Meyracq a vu se succéder de nombreux personnages qui furent à la fois seigneurs et abbé-laïcs du lieu. Ils sont connus et cités, Bernat d'Abbadie, dès le XIV° siècle, Madeleine de Sainte-Colome en 1547, Joseph de Montesquiou en 1600, Antoine et Nicolas de Monaix, au début du XVII° siècle, Nicolas et Jeanne de Meyrac aux alentours de 1674, Pascal et Samson de Cassou, fin XVII°. L'on cite également des descendants du Seigneur de Meyracq, Esponere.
Le château du XVIIe siècle dit château d'Etigny, propriété privée du baron d'Etigny.
Il est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques.
Nulle part on ne trouve cet embriquement, cette union entre une église paroissiale et un château. Quatrilatère irrégulier, il jouit d'un point de vue sur le Gave d'Ossau qui lui donne un air stratégique et de fierté indiscutable.
Ce château comporte deux corps de logis cantonnés de pavillons, un jardin clos de murs, des dépendances et un parc boisé. Son style, l'aspect général, les petites tours, ses grandes baies ont l'élégance du XVIIe siècle ; il dut être reconstruit suite aux tremblements de terre de 1527 et de 1617.
On n'est pas renseigné sur l'aspect des bâtiments antérieurs mais les mentions sur son existence sont nombreuses.
Le propriétaire pendant les guerres de religion était Arnaud de Casaux, médecin de Jeanne d'Albret qui lui offrit 60 journaux de terres pour l'avoir soignée et rendu la santé à son fils, le futur Henri IV. Durant l'épidémie de peste qui sévit dans la région d'Oloron de 1651 à 1654, M.de Casaux eut un comportement exemplaire. Comme Arnaud Mirassou, il visitait les malades et faisait le point sur l'avancée de la maladie. La fille d'Arnaud, Isabeau épousa Pierre de Moustrou, doyen au Parlement de Pau en 1620. Par le mariage de leur fille Catherine en 1668, le château devint patrimoine de la puissante famille de Jean-Cosme Claverie.
Au XVIIIe siècle, le château appartenait à Jean-Pierre Noguès qui le tenait d'Arnaud Noguès, avocat du parlement de Pau marié avec la soeur de Jean-Cosme de Claverie ; en 1765, il le transmit à son fils François qui était 1er échevin (maire) de Bayonne. A la Révolution, alors que François en était toujours abbé-laïque, le château fut mis sous séquestre. La famille réussit à le reprendre car Marie-Thérèze de Noguès, mère de François y mourut en 1818.
En 1848, M.Lavignolle, riche négociant vivant à Paris l'acheta et le loua en 1880 à un aristocrate anglais, Palmer Whalley qui y venait pour ses cures dans les stations pyrénéennes.
En 1892, la famille d'Etigny demeurant au château Colombie à Baliros, l'achète.
Propriété privée de Mme et M.Ringenbach
La rénovation du parc est en cours et cela a permis de mettre en valeur certains arbres centenaires dont un séquoïa géant, le troisième en Vallée d'Ossau
►Le châlet Druon fut construit en 1877 par Fernand Druon, membre du Conseil général et maire de Sévignacq-Meyracq. Edifié durant l'époque anglaise, la mode dans le domaine de l'architecture était au châlet. Pendant l'occupation de la famille Druon, il était entouré d'un grand domaine et de nombreuses maisons.
►En 1882, Mlle Louise Tardan qui habitait Biarritz en devint propriétaire puis Mme KNOX née EDGE Ethel Laura née le 7.8.1869 en Irlande décédée le 27.1934 à 64 ans, mariée le 15.31893 à Queens County en Irlande avec le capitaine Stuart George Knox, lieutenant- colonel des Indes. Ce couple eut deux fils, Stuart Georges né en 1896 et John né en 1904. Cette famille appelait leur demeure châlet Barrailh, nom de terrain sur lequel il était implanté.
De mars à fin octobre 1929 a été scolarisé à Sévignacq, un enfant de 7 ans Georges Knox fils de Hilda etGeorges Imman Knox, sculpteurs à Paris.
►En1938, la propriété fut transférée à Edouard Coumeig- Palisses, industriel. En octobre 1941, les enfants Palisses, Michèle et Bernard, 8 ans et 6 ans fils de l'industriel Palisses partent à Pau pour suivre leur mère malade.
►En 1946, le nouveau propriétaire est Pierre Duffroy qui le vendra en 1950 à la Caisse d'Allocations Familiales des Landes .
►En 1956, l'Entraide sociale basco-béarnaise en est propriétaire jusqu'à la dissolution. Elle y tint des colonies de vacances jusqu'en 1980.
Des chambres d'hôtes et un gîte y sont ouverts depuis Noël 2018. Site internet : www.chateau-de-druon.com
►Les thermes des Bains de Secours
Nous avons à Sévignacq le dernier survivant en activité des petits établissement thermaux qui depuis plusieurs siècles parsemaient le piémont des Pyrénées comme à Bruges, Pédehourat, St Christo, Escot etc...(il y en avait une vingtaine en 1900 dans le seul département )
L’origine des Bains de Secours remonterait, selon la légende, à l’époque gallo-romaine, mais il ne reste aucune trace de cette époque .
Pourtant des pierres taillées en forme de bol, retrouvées près des sources témoignent que les eaux étaient utilisées déjà 2500 ans avant JC...alors que la Vallée d'Ossau était peuplée dans ses grottes du piémont pyrénéen.
Bains de "Secours" d'où vient ce nom ? : Au 17ème siècle déjà, le lieu portait le même nom que les habitants de la ferme voisine , Secours ou Socours , suivant les écrits, certainement dû aux sources bénéfiques et « secourables » qui y coulaient un peu partout .
La famille Sallenave, installée en aval dans le vallon, en devint propriétaire par achat ou par dot de la famille "Secours" au 17è siècle.
En 1750, Théophile de Bordeu, médecin à la cour, originaire de la Vallée d'Ossau, qui a fait la promotion des eaux thermales des Pyrénées , parle dans ses lettres d'un petit établissement assez rudimentaire, mais aux sources miraculeuses où les habitants du voisinage venaient soigner toutes sortes de maux.
La maison des thermes a été reconstruite en 1787, par Jean Sallenave, puis agrandie en 1866, par Jean Baptiste Dumoulin-Sallenave, arrière-grand père des Paroix , dans le style de l’architecture thermale du 19ème, avec ses ouvertures arrondies et ses baignoires en marbre d’Arudy.
Ernest Paroix jusqu’à sa mort en 1980, préparait chaque été environ 2000 bains pour les curistes venus des communes voisines, mais aussi des côteaux de Jurançon, de la plaine de Nay, de Pau et même de Morlaas.
Sa fille Anne Marie a continué cette activité pendant quelques années puis, parce que les lois sur le thermalisme ne le permettaient plus, elle l’a transformé en « Centre de Bien Etre » et a modernisé l’établissement tout en gardant son cachet ancien et ses baignoires en marbre d’Arudy.
►Les fontaines-abreuvoirs
La fontaine des Sentes ou Saintes, en bordure du chemin Larraillet, a alimenté pendant quelques années le monument dédié à l'amitié des nations européennes de la place de l'Europe. Elle existait déjà en 1710.
L'abreuvoir-fontaine du Couret fut mis en service en 1885 alors que Fernand Druon était maire, sur un terrain acheté à M.Lassalle-Arnautou en 1872.
L'abreuvoir de l'ancienne place, à côté du monument aux morts, a été mis hors service dans les années 1990.
La fontaine de Cambarras, implantée à l'entrée du chemin de la chapelle, est alimentée par une source du Boala d'en Haut.
L'abreuvoir fontaine de Meyracq fut construit sur un terrain cédé par M.Esponnère moyennant une prise d'eau pour ses besoins.
►►Le monument aux morts du sculpteur Desnoës d'Arudy a une forme courante, avec un obélisque sur un piédestal. Sur l'obélisque se détachent du laurier, symbole de la gloire, la Croix de guerre, décoration militaire due aux soldats tombés au combat et un cartouche portant l'inscription "A nos enfant morts glorieux pour la France". Aux volutes du châpiteau qui couronne le monument sont suspendues des guirlandes de chêne, symbole de force et de solidité. Au sommet se trouve une urne drapée qui accentue la connotation funéraire du monument.
►►La stéle commémorative de la seconde guerre mondiale
Les troupes allemandes envahirent la zone libre le 11 novembre 1942. Le Sud-Ouest connut de nombreux mouvements de résistance contre cette occupation nazie. Le 15 juillet 1945, le conseil municipal de Sévignacq-Meyracq vote les crédits pour construire une plaque commémorant le sacrifice du 14 juin 1944 de deux maquisards de la compagnie Knotté, sur le lieu même de leur exécution, route de Nay.